Dimanche 10 Juillet 2016 : RP Akhoris, Morik’o.
Récapitulatif : La fraternité recherche Otargr dans tout le Schendi.
мσяιк'σ se trouvait près du Moto, assise, les genoux ramenés sous le menton, les bras entourant le tout. Elle était pensive et triste en même temps, car elle ne comprenait pas pourquoi Otargr ne rentrait pas au camp. Où était-il ? Allait-il bien ? Lui était-il arrivé quelque chose ? Elle l’ignorait totalement. Personne au camp ne savait non plus où il était ce qui la plongeait dans un état de spleen absolu. Elle n’avait pas l’habitude de ne pas savoir ce genre d’information, surtout venant de la part de l’Imani. Voilà quelques jours maintenant qu’elle se forçait à sourire, à rester courtoise avec l’ensemble de la tribu alors que derrière, elle cachait un mal-être profond. Alors qu’elle s’apprêtait à rajouter une bûche dans le Moto, elle sentit la présence de son frère non d’elle et se recacha aussitôt la tête ne voulant montrer son état. Elle soupçonnait également Akhoris de se sentir aussi en proie au désespoir mais n’avait osé lui en parler depuis. C’est d’une voix rauque, étouffée par ses genoux et ses bras qu’elle lança un « Hou Umfowabu… ».
Aкнσяiѕ rentra alors au camp bredouille tirant une tronche à en faire fuir un mort. Ce n’était pas le moment de l’embêter le jeune Jang’ka. Il s’approcha alors du Moto et vit sa frangine recroqueviller sur elle-même. Position fœtale mais assise, ce qui en disait long. D’autant plus qu’il la connaissait bien, c’est donc sans attendre qu’il se posât à côté d’elle et qu’il fit claquer sa langue contre son palais pour renseigner de sa présence avant de poursuivre par un hochement de tête plus doux pour la saluer à son tour « Hou toi ! » murmura-t-il doucement. Il irait progressivement sachant pertinemment ce qui tourmentait la jeune Jang’Ka, victime lui aussi du même sentiment d’inquiétude.
мσяιк'σ releva doucement la tête sentant le timbre de voix de son frère différent de d’habitude. Que se passait-il ? Aurait-il donc raté une chasse ou bien se serait-il fâché avec Kite. Elle posa sur lui des yeux inquiets essayant d’analyser le moindre de ses gestes, la moindre expression faciale. C’est alors qu’elle demanda : « Unaweza kwenda ? » (Toi aller ?). Pour ne pas trop le brusquer, elle s’en détourna et fini par se relever pour aller chercher une bûche qu’elle jettera dans le feu afin de l’alimenter. Enfin, elle alla chercher une brochette de Nyama crue qu’elle avait sauvegardé pour son Umfowabu et la lui tendit sans dire mot et forçant un sourire. Parfois, manger redonnait une pseudo forme.
Aкнσяiѕ garda le visage fermé, fronçant à moitié les sourcils en les levant de temps à autres pour manifester son état d’esprit inquiet. Il avait tenté de chercher son frère mais n’y était pas parvenu seul interrompu par un sleen qui rodait dans le coin. Il se racla la gorge et reprit « Yebo... Cha… Yebo... ». Il la fixa un instant la voyant se lever et afficha un fin sourire, le seul qui apparut depuis maintenant quelques lunes, la voyant revenir avec de la nyama ! Elle connaissait bien son frère elle ! De quoi redonner du courage au jeune Imani. « Asante… Mimi tu na wasiwasi kuhusu bila kuwa na kuonekana nyuma Nordic ... » (Merci… Je suis juste inquiet de ne pas voir revenir le Nordique.) Et il marqua alors un temps d’arrêt avant de lancer un croc dans la viande sans retenue pour venir la dévorer. Il releva doucement le menton pour venir lancer un coup de tête vers sa frangine affichant un air bienveillant « Nadhani ni sawa na wewe, mimi kuhisi hivyo ! » (Je suppose qu’il en va de même pour toi… Je le sens !) dit-il en plissant légèrement le nez.
мσяιк'σ se rembrunit aussitôt, en entendant les véritables raisons du pourquoi son frère était ainsi. Ses yeux plongèrent dans le feu, s’y perdant l’espace d’un instant. Elle vint se gratter l’arête du nez, puis renifla bruyamment tout en faisant claquer sa langue contre son palais, pour marquer cette colère naissante. « Momo wamesafiri makambi yote, kuuliza kama kuna mtu alikuwa ameona Imani. Hakuna mtu kujua ! Hakuna ujumbe bila kuacha kuwaeleza ya yake ! » (Momo avoir parcouru tout le camp, demander si quelqu’un l’avait vu, rien. Personne savoir ! Aucun message laissé, aucune trace !). Elle marqua une pause vrillant ses prunelles vers Akhoris. Elle inclina la tête sur le côté, puis vint se décider à chasser une mèche rebelle qui gênait son optique. « Umfowabu wamesafiri zote Schendi ? Kuwaeleza kushoto ? Damu ? Camp ? Moto ? ». (Umfowabu avoir parcouru tout Schendi ? Trace laissée ? Sang ? Campement ? Feu ?) C’est qu’elle se demandait jusqu’où son frère avait été, s’il s’était arrêté aux frontières séparant la jungle du Tahari, ou des Monts Ta-Thassa et Voltaï, ou encore s’était-il arrêté à la frontière qui séparait les mambas des Citadins.
Aкнσяiѕ avait parcouru la jungle alentour et jusqu’au désert en vain… Il était rentré sans n’avoir trouvé aucune trace de lui. Il n’avait pas effectué ses recherches des autres cotés ce qui laissait d’infimes possibilités… Il fronça alors un peu plus les sourcils lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait eu aucune information de son côté non plus… Mais où était-il passé… Il répondit en baissant alors la tête « Cha, hakuna athari... hakuna moto... nilikwenda upande wa jangwa na... Hakuna kitu. » (Pas de traces... pas de feu... Je suis allé du côté du désert et... Rien.) Il replanta ses crocs dans la nyama, sa façon de mâcher était net laissant apparaitre les muscles de sa mâchoire se contracter à chaque fois que celle-ci se resserre. Il reprit « Huenda upande mwingine... » (Peut être des autres côtés...) ajouta-t-il peu convaincu… Il posa ensuite son regard à moitié vide sur le feu laissant le silence prendre place... Tentant de réfléchir où son frère pouvait se trouver.
мσяιк'σ hôcha la tête, encore plus contrariée que d’habitude. Toutefois, elle vint poser une main sur le bras de son Umfowabu en signe de remerciement pour ce qu’il avait fait déjà. « Momo lazima kupata nje ya hapa wakati Momo kuwa na kibali cha kuuliza. » (Momo ne doit plus sortir d’ici alors Momo avoir service à te demander.). Elle pointa le camp pour signifier qu’elle ne le quitterait pas tant qu’elle n’en aurait pas l’autorisation puis reprit, d’un ton hésitant, car il avait accompli beaucoup jusqu’à présent « Umekuwa karibu na Kusini Tahari ! Kukaa Afrika kwenda, Kaskazini na Amerika ya! Katika Afrika, kuwa Monts Ta-Thassa katika Amerika ya Miji ya Nyeupes na Kaskazini, Monts Voltaï. Unaweza kuvinjari wilaya zote Schendien kuangalia tena ? » (Toi avoir été côté Sud-Est pour Tahari ! Rester Sud à parcourir, Nord-Est et Nord ! Au Sud, se trouver Monts Ta-Thassa, au Nord, Cités de Nyeupes et Nord-Est, Monts Voltaï. Toi pouvoir parcourir tout territoire Schendien pour regarder encore une fois ?).
Aкнσяiѕ resta alors immobile dans un premier temps puis décida de remettre une bûche dans le feu bien qu'il n'en ait pas nécessairement besoin vu que sa frangine l'avait fait il y a quelques instants. C'était plus un besoin inassouvi de s'occuper l'esprit et les mains pour ne pas rester là à ne rien faire. Il savait que Morik'o n'avait pas le droit de quitter le camp alors il avait fait ce qu'il avait pu, seul risquant à nouveau une punition, qui lui vaudrait d'être perché sur un rocher en plein soleil... Il hocha la tête aux dires de sa sœur et poursuivit alors « Yebo, bado kuna maeneo mengi, lakini siwezi kuondoka peke yake, bila ya onyo, mimi na kufikiri pakiti. » (yebo, il reste encore tellement d'endroit, mais je ne peux pas repartir seul, sans prévenir, je dois penser meute.) Il vint manger la moitié de sa brochette de viande et tendit le reste à Morik'o. « Hapa una kula, una kuwa katika sura » (Tiens il faut que tu manges, il faut que tu sois en forme). Et il garderait le bras tendu jusqu'à ce qu'elle récupère la bouffe. Il décida alors de dessiner une sorte de plan sur le sol terreux. Il dessina en premier un cercle représentant la tribe « Pakiti » ajouta-t-il en montrant de l'index. Puis il vint marquer les différents points principaux d'une carte improvisée sur ses souvenirs. Il marqua également les points d'eau et les cités. Il fit des pointiller vers une dune qu'il venait de dessiner censé représenter le désert. « Yebo nilikuwa hivyo mbali » (Oui, je suis allé jusqu’ici) puis il regarda le sol voyant les milliers de lieux encore à parcourir et d'un geste d'énervement il vint donner un coup dans la terre pour effacé son plan.
мσяιк'σ l’écouta attentivement sans rien trouver à y répondre. C’est vrai qu’il avait pris pas mal de risque déjà sauf qu’il y avait un hic. Certes, il devait penser meute sauf… Elle se gratta le menton et dit alors « Imani kuwa sehemu ya Pakiti bado ... Pakiti si kutafuta Otargr ! Kuna tu Akhoris wewe, moja tu ambayo mimi unaweza kuhesabu ! » (Imani ne pas faire partie de Pakiti encore… Pakiti ne cherchera pas Otargr ! Il ne reste que toi Akhoris, le seul, sur lequel je puisse compter !). Elle loucha sur la Nyama qu’il lui tendait un instant, mais n’avait pas trop faim. Son corps se privait naturellement parce qu’elle ne trouvait plus la force de continuer. Elle avait attendu, des lunes et des lunes son retour, postée sur les remparts, dans les arbres, sur les plus hauts rochers, mais aucune silhouette du Nordique à l’horizon n’avait fait surface. Elle abandonnait déjà tout espoir et commençait à se demander s’il n’avait pas fui tout simplement comme il fait la première fois, jetant la faute sur une ancienne Mamba dénommée Poison. Elle leva un regard implorant vers son Umfowabu, saisissant doucement la brochette, sans s’y attaquer, puis dans un murmure douloureux et plaintif, lança « Ak ... Momo na moyo wake kwa ajili ya Wananchi Nyeupe ... Sisi alichagua kiume huu kwa maisha ... Momo lengo kwa ajili yake na moyo wake na akili yake. Momo waliomwamini yeye ... » (Ak'... Momo avoir destiné son cœur pour homme Nyeupe... Avoir choisi ce mâle pour la vie... Momo lui destinait et son cœur et son esprit. Momo avoir cru en lui...). C’est alors qu’elle ne put plus se retenir davantage, des larmes coulèrent… Sa vie entière, elle l’avait laissé entre les mains du Nordique, et ne plus le voir, était comme perdre tout ce qu’elle était. Elle ne voyait personne d’autre, n’envisageait nulle autre personne pour combler ce trou béant qu’il lui avait laissé à la place du cœur. Elle ôta son crâne que Zuri lui avait si gentiment offert pour protéger sa tête d’éventuelles blessures et le regarda longuement, pensive.
Aкнσяiѕ resta alors muet laissant le silence prendre place… Il regarda encore et toujours les flammes danser en entendant les dires de sa sœur… Il décida alors de briser ce long silence et reprit « Yebo ... Hakutafuta mimi hivyo ... siwezi kwenda nje Schendi » (Yebo... Ils ne me chercheront pas alors... Je ne peux pas aller en dehors du Schendi). Et il se tourna alors vers elle et posa une main sur son épaule voyant les quelques perles salées rouler sur ses joues. Il vint en essuyer une partie à l’aide de son pouce et reprit « Nikaona kuzunguka kambi na kutafuta kila inchi ya jungle karibu karibu nasi. » (J'ai cherché aux alentours du camp et fouiller la moindre parcelle de la jungle proche qui nous entoure.) Il la regarda à son tour et reprit « Ni inaweza kurudi être..Ne kupoteza matumaini… » (Il reviendra peut-être... Ne perds pas espoir) Il le dit sans grande conviction et avec une grande inquiétude qu’il ne laissera pas paraitre. Il regarda le ciel, la nuit était la… Il était bien trop tard pour entreprendre de nouvelles recherches à cette heure-là… « Kwa sasa, lazima kupumzika sis ... Kutoka jua mimi kurudi jungle » (Pour l'heure, il faut se reposer frangine... Dès le lever du soleil je retournerai dans la jungle). Il vint désigner le Moto de l’index et poursuivit tentant d’afficher un petit sourire se voulant rassurant… « Usingizi ... mimi kulala juu ya moto ... Na juu yenu. » (Dors... Je veille sur le feu... Et sur toi.) et il ferma un instant les yeux adressant une prière dans un fin murmure incompréhensible pour que les esprits veillent sur son frère.
мσяιк'σ se laissa faire au contact de son frère, acquiesçant d'un hochement de tête à ses paroles, sans pour autant être convaincue du retour éventuel du Nordique. Elle se demandait si elle lui avait fait quelque chose, quelque chose qui puisse le contrarier ou bien l’inciter à s’en aller comme ça sans mot dire. Mais rien, non, elle ne trouvait rien qui puisse justifier cette absence. Elle continuait toujours de regarder le crâne, et son regard changea tout à coup : ses prunelles autrefois bleues-vertes claires se firent plus sombres, effleurant une quasi-obscurité. S’il réapparaissait de nouveau, elle ne lui pardonnerait pas, JAMAIS ! Elle serra son crâne de Tabuk plus fort. Otargr avait, pour elle, agi en solitaire, comme d’habitude. Son départ non signalé marquait bien, qu’il ne voyait pas en esprit Meute, et là était son erreur. Elle lui avait déjà pourtant fait la remarque, Kite aussi… Mais il s’était à nouveau contenté de ne penser que pour lui ! Et ça ! Ça ! Elle ne pouvait passer à côté ! Cela prouvait quelque part qu’il n’était pas digne d’elle, ni digne d’intégrer la Pakiti ! Lorsque son frère pria, elle cracha au sol et attrapa deux morceaux de cordes qu’elle vint relier à chaque extrémité du crâne, avant de le fixer sur sa tête. Le crâne qu’elle portait autrefois au-dessus de la tête, masquait à présent une bonne partie du visage. Elle tapa du poing au sol et rétorqua d’une voix sèche, emplie de colère « Momo Nordic kujisikia hai ! Moyo bado kuwapiga ! Atarudi ! Lakini Momo kurejea mbali naye ! » (Momo sentir Nordique vivant ! Cœur battre toujours ! Il reviendra ! Mais Momo se détournera de lui !). Plus jamais, elle ne fera confiance à un Nyeupe, plus jamais ! Et ce masque ainsi placé, signifiait que plus personne, du moins quelqu’un de civilisé, ne pourrait lire en elle : il aurait une méconnaissance totale de ses expressions faciales ! Un dernier regard vers son Umfowabu « Momo sasa kuondoka jungle zaidi! Pakiti na maadili na kanuni kwamba Nyeupes zaidi! » (Momo ne quittera désormais plus jungle ! Pakiti avoir plus de valeurs et de principes que Nyeupes !). Elle se leva d’un coup. La discussion lui avait fait du bien, mais lui avait également permis de se réveiller à la réalité. Elle lança avant de s’éloigner « Hamba Kahle Umfowabu na Asante ! ».
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