[Toutes les emotes n'ont pas été diffusée afin de cibler la danse effectuée par les trois femelles. Quelques mots d'Ha'ka'n, Al'ka et Kijana auront été préservé afin d'appuyer le récit des femelles Jang'ka.]
Anpao arrive après s'être grimée en représentation du cerf, son animal totem, elle reste un peu en retrait en attendant que Tel'Nek arrive à son tour "Hou Jang'ka" lance-t-elle pour ceux qu'elle n'a pas encore vu.
Isɧα'TeKöΛ attend à l'entrée du cercle formé par les sièges naturels du feu de camp, regardant chacun à leur tour les 'spectateurs'... elle aura le visage légèrement baissé, cachant son regard sauvage et les taches de sang sur les lèvres... Isha n'était pas du genre à se préparer pour un spectacle... elle, c'est feeling et instinct... Patiente mais fébrile, elle attendra que les deux autres femelles la rejoingnent et qu'un jang'ka se dévoue pour donner le rythme.
Anpao enjambe les rochers et se retrouve non loin du feu, elle désigne le tambour non loin "Qui se dévoue pour en jouer?"
Ha'Ka'n désignait du doigt le tambour au nouvel inahan de la meute, comptant sur lui pour donner le rythme aux danses des femelles "Inahan... tu feras le son des tambours...vas..."
Isɧα'TeKöΛ se recule de quelques pas pour rester à la lisière du cercle... connaissant le rôle qu'elle joue, elle attendra de laisser les deux autres femelles entrer en scène... elle fera signe au musicien de jouer lentement d'abord... signifiant qu'elle veut un rythme allant crescendo.
Kijana se posera devant les Djembés, et attendra le signe d'Isha avant de commencer. Il commencera donc à jouer en posant ses mains, d'abord assez doucement, pour commencer à donner la cadence.
Ha'Ka'n avait croisé l'inkosi partant pour la chasse un peu plus tôt, il l'attendait... impatient. Mais les ehns passaient sans trace d'Al'ka... Il fallait bouger, réagir... et lancer le défi des femelles... L'inahan était en place, battant la mesure. Il était doué apparemment, ses mains s'abattant sur les fines peaux des tambours en cadence... Il regardait autour de lui, comptant les femelles sur ses doigts... l'inkosi avait dit trois... il y avait Isha et sa roussitude attitude de troll déganté, Anpao, la sangoma, l'écoute des esprits... mais où était la troisième "Quelqu'un a vu Tel'nek?"
Anpao s'avançait encore, puis elle s'arrête en voyant que la flower n'est pas là, elle secoue la tête à la négative"Pas encore, mais elle ne devrait pas tarder"
Isɧα'TeKöΛ restait immobile sur la ligne du cercle imaginaire, son visage légèrement dans l'ombre de sa tignasse et prenant l'attitude du danger... celui qu'elle a souvent quand elle se concentre pour la chasse. Isha a déjà un look à part mais là, elle fait peur, une aura dangereuse enveloppant l'espace autour d'elle... elle lâchera un grognement impatient, le son allant plutôt bien avec le personnage.
Ha'Ka'n grondait devant l'absence de la troisième Jang'ka, décidément les femelles étaient toutes les mêmes ! jamais là quand on avait besoin d'elles! "Bien... on va commencer sans elle, elle rejoindra, le défi ne sera complet que si elle danse de toute façon..." L'absence l'arrangeait, si elle ne venait pas les femelles n'auraient pas l'arc, le fameux, le précieux "Commençons ! Isha ! A toi !"
Isɧα'TeKöΛ relève simplement le regard vers Hakan, son visage gardant cette légère inclinaison... elle va vriller ses prunelles dans les siennes mais ne bougera pas même si ses muscles se tendent à l'ordre du mâle protecteur... Elle fera un léger 'non' de la tête, respectant la danse à venir... ce n'était pas à elle de commencer.... Voyant enfin Tel'nek arriver, la ferale replongera dans son rôle.
Kijana continuait de frapper doucement sur le Djembé, comme une simple musique de fond. Un rythme lent et basique, qui ne devait servir qu'à préparer ses mains et son propre sens du rythme. C'était un technicien, il ne vivait pas vraiment son truc pour le moment. Il attendait le départ de la danse, jetant des regards furtifs vers Isha de temps en temps.
Tel'nek se rapproche discrètement, passant dans le dos de plusieurs Jang'ka, non sans être suivit de près par le shaman. Elle se plante tout près d'Anpao, en retrait. Elle s'accroupit presque au sol, plissant le regard. Elle aussi, elle entre direct dans son rôle, adoptant une posture animale.
Ha'Ka'n soupire, fronçant les sourcils au refus d'Isha. Il voulait commencer par la Feral, ensuite la Flower, pour terminer par la Sangoma, ordre des préférences inversées pour une fois. Il encourageait la rousse du regard, montrant du doigt le centre de la piste.
Anpao se retourne vers Hakan et secoue la tête également avant de s'avancer visiblement c'est à son entrée que commencerait le spectacle. Elle esquisse quelques pas au centre du cercle, évitant soigneusement l'âtre et le feu qui grésille joyeusement. Elle tenait dans la main une petite coquille remplie de fumée prête à être utilisée et la dépose à terre, celle-ci commencera à s'élever assez épaisse pour ne couvrir que sa prestation. C'est ainsi que la sangoma commença à disparaître progressivement comme lorsque l'on dépose un voile sur une lampe qui scintille pour n'en conserver que les ombres et la lumière déclinante. La sangoma avait choisi le cerf, parce qu'il était le symbole de son entité première, celui qui s'accrochait à ses pas, elle se fondait en lui à présent au sein d'un brouillard que l'on imagine dense au creux d'une foret septentrionale, quand l'aube pointe au bout des futées et vous environne, camoufle les bruits de pas et de la nature, exhale cette odeur de mousse luxuriante qui monte jusqu'à vous au point de vous faire oublier que l'espèce humaine existe encore en ces contrées. La sangoma, lentement, passe d'un pied sur l'autre, les cornes bougeant de droite à gauche dans un mouvement qui suit le rythme des tambours, mais au celui propre de l'animal qui marche sans conscience du danger en direction d'une source afin de s'y abreuver.
Tel'nek zieute un instant la foule, agglutinée près du feu et dans l'attente de la suite, avant de finalement revenir sur Anpao qu'elle fixe, l'observant faire son entrée. Elle savait qu'ensuite venait son tour. Lorsque la fumée s'élève, elle apprécie la prestation, admirant l'idée qui aidera le spectateur à se plonger dans l'ambiance. Au final, elle s'avance à son tour, restant près du sol, accroupit et s'aidant de ses mains. Elle avance, prudemment, avec lenteur et discrétion. Elle vire à droite puis à gauche, comme devant des obstacles qui lui permettent de se dissimuler. Avec la tête de kabalt sur la sienne, elle remue lentement, levant son visage comme si l'animal humait l'air en direction de sa future proie. Ses gestes sont assurés, précis, et pourtant on sent comme une lenteur dans son avancée. Tout comme la Jang'ka l'est, le kabalt qu'elle interprète porte la vie. Finalement elle vient se positionner non loin d'Anpao avec cette même position que possède les prédateurs sur le point de sauter à la gorge de leur proie.
Isɧα'TeKöΛ voûte son corps vers le sol, adoptant l'attitude d'un chasseur en approche et se préparant à entrer dans le cercle de danse créé par le foyer et les personnes présentes. Doucement, au rythme des vibrations du tambour, elle commence à bouger son corps élancé aux membres souples, jouant ce chasseur Jang'ka qui avance lentement vers une proie innocente et goulue. Les ombres créées dans cette fumée par le feu masqueront l'arrivée du second prédateur, son visage exprimant la faim et la concentration, sa langue passant sur ses lèvres en dansant une approche subtile et dangereuse... Les mouvements d'Isha sont lents et contrôlés, chaque pied se posant sur le sol comme s'il venait caresser la mousse... par souci d'être silencieuse. Avec une aisance contrastant par rapport à la rousse qu'on connaît, Isha ondulera son corps avec agilité et souplesse, jouant parfaitement le prédateur... c'est du vécu, elle ne joue pas... elle revit une chasse. Les yeux mi-clos, le visage se levant vers le ciel, elle montrera avec des expressions fort parlantes qu'elle a noté la présence de ce premier prédateur... venant bouger avec prudence, ses gestes seront lascifs mais précis... Elle s'avance, les rejoint pour apparaître dans une lueur qui perce la fumée... l'autre prédateur se dévoile et, en même temps que le bruit du tambour, elle tape du pied et lâche un grondement rauque du chasseur qui s'impose.
Anpao avait les yeux clos, ce n'était plus le sol caillouteux sous ses pieds, mais la neige lourde de ses terres d'origine, non plus les arbres aux racines géantes et aux fruits énormes peuplés d'animaux multicolores, mais les sapins immenses centenaires, non plus l'odeur de pluies tropicales mais celle fraîche et humide de la neige. Au rythme du tambour se succède le silence le plus total, une buée sort de ses naseaux qui frémissent à la moindre odeur suspecte, elle les aura sentis avant de les voir, perçu cette approche que ses gênes, depuis la nuit des temps lui avaient enseignés comme menace potentielle, pas de bipèdes, mouvement feutré de prédateur. Ses yeux bridés sont fixes et ses paupières battent rapidement, en un quart de seconde, défenses vers l'avant prête à charger si les chasseurs l'approchent, elle prend la fuite, la course irrémédiable vers la mort, elle le sait mais elle courra, autour du feu déplaçant la fumée autour d'elle créant un trou par lequel on peut voir defiler le corps en sueur de la sangoma couvert de peintures, ses longs cheveux noirs battant derrière son dos, le souffle, celui de la peur, car la peur est tout ce qui lui reste pour gagner sa survie, la vitesse, le gage que peut être elle retrouvera les siens en vie.
Tel'nek avait garder son regard fixé sur Anpao, ne bougeant pas d'un poil pour le moment, se contentant de mimer le comportement de l'animal, s'imaginant être le kabalt. Elle avait humer l'air, gratter le sol et remuer son corps comme si elle s'apprêtait toujours à bondir sur la proie. Mais son odorat, comme celui de sa proie, avait déceler l'arrivée d'un prédateur plus grand, plus féroce et plus cruel encore. Elle tuait pour survivre, l'homme tuait pour survivre et le plaisir. La fumée donnant l'illusion de la brume couvrant un instant ses mouvements alors qu'elle anime enfin son corps, ondulant lentement, se mouvant avec fluidité et pourtant douceur. Elle était la mère, celle qui cherche ce dont elle a besoin pour survivre et donner la vie. Et tout comme sa proie court pour sa vie, elle se met à son tour à courir autour du feu, bien que plus lentement, presque comme avec désinvolture. Elle savait avoir plus d'endurance que le cerf, plus de persévérance. Elle voulait fatiguer sa proie et pouvoir se jeter dessus avant que le chasseur ne lui enlève ce dont elle avait besoin. Alors elle avance, traçant de grands gestes avec ses pieds pour y laisser des traînées de poussière qui se soulèvent ensuite pour se mêler à la fumée, comme si elle avait humainement l'intention de brouiller la piste pour le bipède.
Isɧα'TeKöΛ accélère un peu le rythme, ses pas venant marteler la cadence sur le sol alors que le tambour augmente la puissance... elle entre dans le vif de la chasse, s'élançant à la poursuite de la proie dont deux prédateurs avaient osé jeté leur dévolu. La rousse se fera violente dans ses mouvements et viendra rejoindre le duo joué par les autres femelles... Elle aura cette attitude carnassière qu'on lui connaît, ses prunelles s'éclairant d'une lueur gourmande et tueuse... on pourrait croire qu'elle va en bouffer une des deux... Elle viendra barrer le chemin à Tel'nek, étirant son corps souple face à elle et coupant son envie de chasse en lui opposant des révolutions agressives pour la dissuader d'abandonner cette proie... Isha lâche un rire malsain, vainqueur et cambrera ses reins pour pivoter vers la pauvre Anpao... Elle bondi, roule et sort sa lance, prenant son arme comme accessoire pour taper le sol et mimer la fin de la chasse... elle force le cerf à ralentir sa danse... à succomber au froid de la mort, la ferale jouant parfaitement ce rôle qu'elle connaît si bien... le prédateur.
Etait-ce un jeu de lumière ou un des sorts habilement utilisé par la chamane pour rouler l'intégralité des présents, un bref instant ses iris de couleur verte se mueront en un noir d'encre où se reflète la lumière des flammes mais surtout la peur primale celle que ressentit tout être un jour pris en chasse amené jusqu'au précipice de ses résistances. Elle semble ralentir sa course, son pied prend appui dans la terre quand d'un coup de talon elle se propulse vers l'avant par dessus les flammes, les effleurant de ses genoux et de la plante de ses pieds avant de retomber de l'autre coté, souplement, le corps penché vers l'avant, le visage dissimulé par la nappe de cheveux sombres, un bras croisé sur sa poitrine, elle chute... chute... chute encore dans un ralenti parfaitement étudié, pour retomber au sol, sur le coté. Et c'est à cet instant que débutera le ballet au sol, la lutte entre la vie et la mort, ses jambes frêles aussi élancées que celles du cerf tressautent à chaque convulsion parfaitement exécutées. Elle roule et roule sur elle même, dans un entremêlement de cheveux, de cornes et de fourrures, sur la poussière qui se dépose sur elle tel un linceul de poudreuse. Elle exhale de longs cris d'agonie qui se calent sur les notes du tambour en levant les bras vers le ciel... soleil... lumière ne m'abandonne pas... sel de la terre, lunes qui célèbrent nos ruts...que les ténèbres s'éloignent encore un peu... souffle chaotique, elle s'immobilise, le visage figé, ses prunelles figées sur un dernier éclat d'obsidienne. Elle mime la mort, comme tant de fois elle dut le faire sans en avoir conscience lors des rituels, la lance l'aura transpercé, le cerf majestueux rendra son dernier souffle pour que d'autres espèces survivent grâce à sa chair encore palpitante.
Kijana n'accélérera pas beaucoup le rythme, qui commençait à prendre une certaine mesure, mais il augmentera petit à petit le son des tambours, en s'approchant de son centre. Le rythme s'apparentait à un martèlement rapide et très proche, un rythme qui annonçait le changement radical de rythme qui allait se faire pour conclure l'introduction. Pour le moment, il continuait à marteler le Djembé, en faisant monter progressivement le son. Garder un tel tempo ne payait pas de mine, mais était relativement épuisant et difficile à la longue.
Tel'nek avait finit par ralentir sa course autour du feu, s'immobilisant avec brusquerie lorsque l'homme, cette chasseresse s'était mise en travers de son chemin. Elle avait alors allongé son corps, comme si elle avait souhaité lui sauter dessus, descendant une nouvelle fois au sol pour y gratter la terre, balayer le sol de ses ongles qui creusaient alors de long sillons. Ses lèvres pleines se recourbaient en un rictus menaçant, montrant des crocs comme l'auraient fait tout animal face à l'homme mais qui lutte pour sa propre survie et celle de sa progéniture à venir. Elle se fondait dans la brume factice, allant et venant de droite à gauche comme un animal en cage qui cherche le chemin vers ce qui représente pour lui la vie, le futur, la liberté, l'assouvissement d'un besoin primaire, animal qu'est la faim. Alors qu'elle roule sur le côté, amplement mais avec des gestes secs, elle gronde, grogne et hurle même. Quand enfin la bipède se précipite sur ce qui était sa proie, elle fait un bond de côté, joignant à son geste cette impression de colère qu'elle retranscrit sur son visage dans une grimace sauvage, terrifiante. La lance venait de perforer les flancs de l'animal, de ce qui lui était vital et elle n'avait pu y parvenir. Alors que son corps s'est redressé et qu'elle a entamé d'amples mouvements, frappant le sol et le balayant de nouveau, elle retombe brusquement au sol. Elle lève son visage au ciel, abandonnant cette proie qu'elle a perdu, livrant sa colère, sa peur et sa déception aux étoiles. Elle hurle aux trois lunes de Gor, cri poignant et triste. L'homme avait gagné contre l'animal.
Isɧα'TeKöΛ vient bondir et rouler par dessus Anpao qui joue la proie parfaitement à l'agonie, tenant sa lance dans la main avec cette fermeté qu'un chasseur peut avoir au moment de donner la mort. Avec une lenteur démesurée, le ferale, debout au dessus d'Anpao, mimera le dernier mouvement de la mise à mort... son regard fait peur, brillant d'agressivité et enfermée complètement dans son trip... La lance s'abattra dans le sol juste à coté de l'épaule du cerf... Voulu ou pas, vous ne le saurez pas, Isha a égratigné la peau douce de la femelle Jang'ka, telle une coupure faire par une feuille de papier mais de quoi faire perler une goutte de sang succulent. Elle jubile, lâche un cri de victoire et se laisse tomber à califourchon sur l'autre, bougeant et ondulant vers le bas pour montrer qu'elle se nourri... poussant le vice jusqu'à aller lécher le sang de l'autre... trop kiffant. Comme le rythme du tambour ralenti, la rousse gourmande roulera loin du corps joué par la sangoma, allant vers Tel'nek et dansant son corps dans des appel à la rejoindre... Elle a été sauvage, elle a été violente mais elle respecte la vie tout autant que la mort et ces mouvements ralentis appelleront l'autre à venir partager son repas. La ferale partage... ce qui pourrait étonner plus d'un dans l'assemblée mais ici n'est qu'un rôle... allant se mouvoir dans des gestes vacillants comme les flammes d'un feu... elle revient lentement parmi les Jang'ka, la respiration haletante et la langue passant sur ses lèvres rouges... la représentation touche à sa fin...
Ha'Ka'n avait le souffle coupé par la beauté de la scène, la sauvagerie qui s'en dégageait, la mise à mort de l'animal pourchassé jusqu'aux limites de l'épuisement. Il claquait sa langue contre son palais, en transe, il dodelinait de la tête fermant les yeux avant de les rouvrir, la danse était finie, les femelles avaient gagné! Le défi avait été relevé et brillamment remporté, Al'ka serait fier des Jang'ka, fier de la meute...
Anpao jouera le rôle de la dépouille jusqu'au bout, même si cela demande une dure maîtrise. Elle a le coeur qui bat vite après avoir sauté comme un tabuk et couru comme une folle, de plus la sensation d'une lance fichée non loin de son visage aura pour effet de la faire sursauter, le mouvement est à peine visible mais suffisant pour qu'Isha et Tel'nek s'en rendent compte. Elle bat des cils nerveusement mais garde les yeux clos. Elle ressent la sensation de la morsure du fer sur son épaule, le sang qui coule et humidifie son bras raide sur le sol, de même que la langue râpeuse qui s'attaque au festin pas si imaginaire que ça. Elle frémit et se retient de bouger encore une fois, le spectacle avant tout... mais elle n'est pas prête d'oublier la gourmandise intempestive de la feral qui se repêt du sang chamanique, qui sait ce qu'il pouvait y avoir comme drogue dans les globules rouges de la sangoma...
Arrivé au terme, Jijana avait adopté un rythme plus complexe qu'il arrêtera net, créant de brefs coupures de musique, qu'il cassait littéralement dans le fracas du centre du tambour de façon régulière. A chaque fracas du tambour, on aurait dit que la terre elle même, était en train de se manifester, comme si quelque chose voulait sortir de sous leurs pieds. Il gardera ce rythme cassant quelques longues secondes, avant de laisser planer un silence un peu plus long que les autres.
Al 'Кα arrive discrètement dans le cercle formé par les Jang'Ka et les invités. Al'ka avait été étrangement absent pendant la cérémonie de la danse et avait attendu que les tams tams se calment pour faire son apparition. Un geste sera fait à la Nadirienne pour que le sac soit déposé près du feu, sorte d'ordre fait de la main comme si en plus d'être muette ,elle soit sourde... "Hou à tous..."
Tel'nek avait continuer de hurler jusqu'à presque s'épuiser, continuant ensuite au sol une danse plus lente, presque abattue, comme si le poids du monde venait maintenant peser sur ses épaules. Elle s'était éloignée alors, avant de revenir, de s'éloigner encore pour finalement revenir, à pas timide, mesuré. L'invitation du bipède était clair, sans ambiguité. Mais elle ne leur faisait pas confiance, qui lui assurait qu'ensuite la chasseresse n'abattrait pas sa lance sur elle pour ramener sa fourrure? Lentement, furtivement presque comme si elle évitait de faire du bruit, le kabalt qu'elle joue se rapproche, se redressant et s'accroupissant à interval régulier dans des gestes méfiants. Pourtant, elle avait faim, elle avait besoin de se nourrir, besoin de protéger la vie et de survivre. Elle vient comme renifler le cadavre, tournant un instant autour alors que la bipède s'en est éloigné. Finalement, elle ouvre sa bouche comme avec l'intention de mordre dans la chair. Chair qu'elle mord finalement, bien qu'avec douceur, juste assez fort pour y laisser une petite trace. Ce n'était pas une victoire totale, mais c'était une réussite. Le partage de la viande, de la partage de la vie. L'espace d'un instant, elle secoue la tête comme pour arracher un morceau de viande avant de s'éloigner dans un bond gracieux, se roulant en boule et couvrant de ses bras le museau de son masque. C'était finit, la danse touchait à sa fin et elle contrôlait mal sa respiration. Tout comme Anpao, elle était épuisée par la force et l'énergie qu'elle y avait mit.
Isɧα'TeKöΛ termine la danse par un retour au calme forcé... seuls les gestes de la férale redeviendront lascifs et subtils alors que sa respiration saccadée continue de soulever sa poitrine... Son souffle rapide sera accompagné de légers feulements conquis, le goût du sang dans sa bouche lui arrachant un sourire bestial... Ils ont voulu lui faire refaire la danse une seconde fois, la forcer à briser sa solitude et son coté asocial pour se produire devant autant de monde... des Jang'ka et des blancs de Fallen... alors elle aura joué comme elle le voulait, n'ayant eu aucune gêne à aller entailler la sangoma pour goûter son sang... l'occasion était trop belle... La rousse à l'allure de troll déjanté fera encore quelques ondulations provoquantes, ralentissant encore et encore pour terminer au sol... immobile et inaccessible... ce n'est sûrement pas le moment de l'approcher et d'oser entrer dans son espace vital...
Ha'Ka'n salue Al'ka à sa manière, juste un "Hou..." discret pour celui qui arrive, curieux de voir ce qu'il traîne avec lui.
Anpao était donc toujours au sol, sur le coté, les bras écartés dont une souillée de poussière et de sang mêlé, le fait d'être immobile, les yeux clos lui coûtait de plus en plus alors même que les deux femmes la torturaient gentiment, autant qu'elles en profitent, ça n'allait pas durer... Elle referme son poing, le serrant quand les applaudissements s'élèvent autour d'elles, alors un mince sourire viendra illuminer son visage sale, faisant reculer l'empreinte de la mort factice, lui rendant un peu de son allure de femme bien réelle, puisque c'est la fin, elle finit par sortir de son immobilisme forcé pour se redresser sur ses avant bras. Elle souffle à la férale "J'espère que c'était bon, parce que c'est la dernière fois sans mon autorisation" Elle lève les yeux au ciel une nouvelle fois et finit par se redresser totalement saluant tous ceux qui les acclament ou pas d'un sourire.
Al 'Кα n'aura profité que de la conclusion de cette chasse. S'il avait pu vivre la chose depuis le début de la prestation il aurait eu comme ceux présents ce regard brillant d'admiration . Ce qui est important à cet instant c'était l'émotion que les trois femmes avaient pu transmettre pendant cette danse... avaient-elles tenu en haleine leur public... chaque personne présente avait-elle vu l'instinct de chasse que la danse représentait. Le regard de l'Inkosi ira chercher chaque visage... comme si finalement c'était le public qui donnerait le verdict à la prestation. Les mains se frappent... les sourires sont conquis... certains ont même le souffle coupé et dans le dos d'Anpao... c'est Al'ka qui viendra dans un cri de victoire lancer le " Ayayayaay " qui est signe de réusssite...
Tel'nek laisse un instant son visage plongé et appuyé sur le sol, ses bras par dessus sa tête de kabalt et masquant ainsi sa tête. Elle reprenait peu à peu son souffle, calmant le rythme fou de son coeur et apaisant son désir de crier et sauter partout. Ouais, les hormones ça faisait faire des trucs chelous parfois. Quand enfin elle redresse son visage, son regard se vrille directement sur le shaman, un instant, avant de se redresser, souplement. Elle esquisse un sourire, zieutant à son tour la foule autour d'elle pour constater de l'effet que leur prestation à pu faire sur eux et l'impact de leur danse. Elle semble satisfaite au final car elle s'incline comme le ferait un acteur sur une scène de théâtre.
Isɧα'TeKöΛ ira croiser le regard d'Anpao, semblant être encore dans son rôle de chasseur sanguinaire... elle ne lui fera un sourire que quand Al'ka aura crié la victoire... annonçant que cette danse n'avait pas été vaine. Elle se détend donc, hochant le tête vers la sangoma tout en passant sa langue sur les lèvres comme pour dire " Ouè, t'as vachement bon gout... méfie-toi."
