Asya derrière Ash se met sur la pointe des pieds pour
essayer de distinguer la bestiole. Elle entrevoit une forme et s'inquiète pour
sa mère prête à accoucher
Al 'Кα acquiesçait
pour Ash et venait presque au ralenti s'accroupir face au passage. On
voyait dans la prunelle de la bête qu'il ne sera pas approchable facilement. Al‘ka commençait à parler en Schendien, cherchant par des mots familiers à
apaiser la bête. Les feulements perdent en décibels mais la bête oppressée
par la douleur reste toujours appuyée sur le fond de la grotte improvisée,
attendant la moindre lumière pour sortir de là. Al‘ka avance, faisant un
signe aux autres de barrer le passage au cas où " Inyanga... dis-moi quoi
faire... tu ne dois pas entrer... demandes à un autre jang'ka d'entrer et
suivre tes ordres. Ce larl est notre symbole, il doit vivre "
Ash'een'aali
n'était pas spécialement rassurée par les fauves, elle sait comment en une
fraction d'ihn on devient la proie quand on était le chasseur dans leurs yeux.
Elle fixe Al‘ka, Asya ensuite, il était ce qui garderait la bête à
l'écart de ses instincts les plus primaires, Asya pourrait être les mains
qu'elle guide " Ash fera tout ce qu'elle peut, pour sauver sa vie, Asya
peut rentrer mais, Inkosi certain de pouvoir l'apaiser ? "
Al'Кα avançait déjà d'un pas vers la bête et accaparait son attention par certains gestes " Si je n'y arrive pas, je serai celui qui le tuera... " Il venait détacher sa lance de son dos et le plantait au centre, retirant de l'angle de vue du Larl l'objet capable de tuer et le mettant surtout à portée de main en cas de soucis. Il avance encore vers le Larl qui se remet à grogner, le corps de la bête s'affaissant à mesure que celui qu'il a jusqu'alors considéré comme l'Alpha approche " Inyanga ? "
Asya sur un ton serein et sure d'elle "Si Asya peut aider elle fera, dis-moi Mama et je ferai"
Kuu'ma s'affaisse à mesure que l'ombre de l'humain s'approche de lui. Chaque mouvement douloureux renforce sa rage et il sent que sa patte ne pourra bientôt plus le soutenir. La respiration est poussive, comme si le choix au niveau du flanc avait entamé les côtés et touché ou écrasé le poumon. Le Larl est nerveux et chaque geste le fait sursauter comme s'il se sentait attaqué. Il retrouve l'odeur familière d'Al'ka mais détecte avec méfiance celle de deux autres humains dans le passage. La souffrance lui fait oublier l'instinct de sécurité qu’il a toujours ressenti ici, on le sent prêt à fuir ou attaquer.
Ash'een'aali se colle à la roche qui bloque le passage, cherchant l'angle qui lui permettra de mieux distinguer dans la pénombre le flanc blessé " Ash va apporter de quoi nettoyer la blessure et Inkosi dira si c'est profond, alors il faudra coudre. Sentir aussi si son corps et son pua nez sont plus chauds maintenant"
Al 'Кα tourne le regard vers Ash quand elle donne les instructions. Un geste est fait vers Asya pour qu'elle approche à son tour. Le Larl n'est pas encore adulte même si sa taille est déjà impressionnante. La silhouette encore alourdie de pattes trop grosses et d'un poil soyeux et noir montre qu'il n'est pas encore complètement autonome. La crinière autour du cou prend à peine du volume et on voit à la blancheur des canines qu'il n'est pas très âgé. Al‘ka tends la main pour arriver à atteindre la bête " Kuu'ma... Kumbuka [Souviens toi ...]"
Asya s'avance
lentement pour ne pas effrayer la bête et éviter à Ash d'être dans la ligne
directe du fauve blessé puis fixe sa mère d'un air effrayé en l'entendant dire
qu'elle va entrer la dedans et lui fait signe discrètement l'air de dire
"Mama pas entrer là" tout en continuant prudemment d'approcher. Elle
voit maintenant mieux le Larl, détaillant son pelage
Ash'een'aali retient sa respiration en voyant Asya pénétrer dans l'enclos improvisé, elle fige un moment ses prunelles sur al ‘kA, il devenait le seul rempart de confiance entre elle et l'animal " Il faudra sentir aussi si mifupas les os sont intacts " elle réfléchissait déjà au moyen de faire ingurgiter les remèdes à l'étrange patient, sans qu'il l’ingurgite ses soigneurs avec
Al 'Кα a désormais atteint la bête. Il vient étirer les doigts vers la gueule qui affiche encore des retroussements de lèvres inquiétants et obligera la bête à subir l'approche de ses mains et retrouver l'odeur de celui qui l'accompagne depuis l’enfance. Les Inhs passent et Al‘ka vient lentement placer ses doigts de chaque côté des babines pour forcer sa propre odeur à masquer celle de Asya qui approche. L'Inkosi le tient, le Larl calmant un peu ses grognements pour venir enfin s'affaler sur le côté et révéler son flanc blessé. La blessure n'est pas propre, sanglante encore et montre un pelage autour boueux et mal lavé, comme si la bête bavait pour nettoyer ses chairs abîmées. La patte se place de manière à être étirée, comme si la douleur s'étirait jusqu'à la patte arrière. Les deux mains de l'Inkosi retiennent la bête et viennent au ralenti lui parler et chercher à calmer l'animal encore jeune " Asya... à toi.."
Asya se souvient qu'on lui a appris qu'il faut essayer de ne pas avoir peur en cas de danger devant un prédateur car celui-ci peut la sentir. Elle se rappelle sa douloureuse rencontre lors de son arrivée au shendi avec un Larl, certes plus gros qui l'avait griffé profondément au bras. La cicatrice encore rose lui démange d'ailleurs à la mémoire de cette évènement. Mais elle respire lentement, essayant de se déplacer sans pas trop empressé, elle murmure à son tour du Schendien pour que la bête s'habitue à elle. Arrivant à sa hauteur elle aperçoit la plaie, qui parait moche. Elle se dit qu'il faut de l'eau de quoi nettoyer vue la boue autour mais avant tout calmer l’animal qui est déjà agressif vu la douleur et que les soins ne vont pas arranger ça. Elle pense alors au reste de viandes grillée de tout à l'heure restée près du feu qui pourrait servir pour dissimuler quelque plantes pour apaiser. Elle fait alors un mime rapide vers sa mère pour essayer de lui faire comprendre son idée, puis Asya s'avance à cote de l'Inkosi et tend lentement sa main pour voir si la truffe de l'animal est chaude
Ash'een'aali regarde le félin céder à l'odeur qui l'imprègne, la voix familière, sorte de mélange entre crainte et respect qu'il lui inspirait, dans le moindre mouvement elle cherchait à deviner les douleurs. Elle disparaît ensuite le temps d'un aller-retour rapide vers le lazaret, des feuilles fraîches, quelques fioles et de l'eau claire qu'elle dépose à portée des soigneurs " Asya va nettoyer la blessure, yebo ? Comme elle a fait déjà avec moi, tu te rappelles ?"
Kuu'ma étire le cou à l'approche du second humain et semble ne pas reconnaître son odeur. Kuu'ma est né et a vécu dans le camp depuis qu'il est arrivé, évoluant parmi les M'totos et les Jang ka présent sans jamais craindre l’homme. Un geste vers Asya le fait grogner car étirer sa silhouette recouvre la plaie de son flan. Un souffle vient agacer les doigts de la jeune Jang'ka, la bête entrouvrant les lèvres pour venir s'imprégner de son odeur. La prise d'Al‘ka sur son cou l'empêche de vraiment bouger, l'autorité marchant pour l'instant sur lui tant qu'il n'aura pas compris qu'il a désormais pus de force que l’humain. Une secousse de sa tète l'ébroue comme pour chasser un peu de cette boue collante.
Al 'Кα reste presque voûté sur l'animal comme une façon de lui interdire de réagir a ce qui va se passer. L'Inkosi sait d'expérience qu'il ne faudra à la bête que se lever pour l'envoyer voler. La chance est que Kuu’ma est un bébé Larl assez fainéant qui a toujours préféré se nourrir au sein du clan qu'aller chasser tout seul. Il est donc encore dépendant de l'humain et surtout encore avide de sa présence. Le regard d'Al'ka s'attarde sur Asya qui se débrouille pas mal et vient hocher du menton pour l'encourager " Il est habitué... ne lui fait pas mal et il ne réagira pas... Yebo ? "
Asya laisse la bête faire et réagir à l'approche de ses doigts pour ne pas la brusquer. Une fois que le Larl a senti ses doigts sentis et manifesté sa crainte, elle vient effleurer doucement, et toujours très lentement, la truffe de l'animal tel une caresse réconfortante, peu appuyée mais suffisamment pour voir si il a de la fièvre et lui transmettre un peu de douceur. Puis en entendant sa mère acquiesce à ses mots à voix basse et douce, ayant la procédure en tête pour prendre soin de la plaie
Ash'een'aali tient difficilement en place, elle se devait de rester à l'écart et observer. Le larl semblait enclin à se laisser examiner, elle sentait le lien qui liait encore le jeune fauve au mamba et le rendait docile " Ne traîne pas Asya yebo ? Empêche le de souffrir trop " elle esquissait un sourire encourageant, le geste suivant pour indiquer l'animal
Kuu'ma suit du regard les mouvements de l’humain, perturbé par l'enfermement qu'on lui fait subir. Un insecte vient approcher de sa plaie et un frémissement pour la chasser fait se redresser l'animal nerveusement. L'arrière train se soulevé comme pour se lever puis s'affaisse sous la faiblesse. Le larl n'a visiblement pas mangé depuis quelques jours et commence à ressentir physiquement le manque et l'usure de sa blessure.
Asya reste impassible autant qu'elle peut en voyant le larl se redresser pour choper la mouche. Elle recule, lentement et à pas feutrés comme elle est venue pour aller chercher la gourde d'eau et le nécessaire qu'Ash à apporter. Une fois le tout ramassé, elle revient, toujours lentement et dépose la gourde, puis les fioles une à une, toujours dans des gestes lents, et en murmurant par moments quand il lui semble que la bête réagit plus vivement, puis pose enfin les feuilles. Avant de commencer elle fixe la bête quelques ihn puis saisie l'outre de peau contenant l'eau et l'ouvre. Elle en déverse lentement sur la plaie du larl pour la nettoyer. D'abord quelques gouttes pour voir comment la bête réagit
Kuu'ma réagit... normal... l'humidité qui vient envahir ses plaies le font grogner et venir se redresser et chercher à mordre ce qui agace son mal, puis la fraîcheur semble lui faire du bien. Le poids mort d'Alka qui à moitié affalé sur son cou l'empêche de voir suffiront à faire le reste. Sa patte arrière comme prise d'une envie de se gratter vient lentement se soulever et étirer les griffes jusqu'à les sortira ralenti et chercher à atteindre l'eau dégoulinante. La patte frôle dangereusement la jeune Asya et vient à un moment donné frapper sa cuisse jusqu'à lui offrir deux lignes droites et profondes d'une griffure superficielle. Le Larl s'ébroue puis vient une nouvelle fois chercher à se redresser.
Al 'Кα sent la nervosité de la bête grandir. Il fait confiance à l'Inyanga mais commence à faiblir pour le retenir au même endroit. Le Larl est affaibli, il n’a connu que la présence humaine, mais cela reste malgré tout un prédateur qui en un déclic peut considérer qu'être là le fait chier, être avec ces humains n'est pas drôle et avoir mal l'agace assez pour qu'il tue et égorge tout ce qui est alentour. L'échine du Larl secoue de nouveau l'Inkosi " Tu n'as rien. Pour le faire dormir Inyanga ? "
Ash'een'aali scrute chaque geste d'Asya et les réactions du fauve, l'assurance qu'elle a ferait presque sourire Ash si la tension n'était pas si présente. Interpellée par Al ‘ka c'est vers les fléchettes nouées à sa cuisse que va son regard, une légère grimace en réponse " Yebo Ash a, ce qu'elle utilise pour chasser sans tuer "
Ash'een'aali avait déjà placé la fléchette dans le jour de sa sarbacane après un choix minutieux, toutes n'étaient pas destinées au même type de cible et la quantité du de substance était la clé entre poison ou simple somnifère. Elle profite du mouvement de la bête, un réflexe instinctif qui la fera tirer quand l'animal se redresse, offrant la visée parfaite
Asya essaye de ne pas trop réagir en voyant la patte passer près d'elle jusqu'à l'égratigner, lui rappelant une douleur connue mais heureusement pas aussi vive et une plaie moins saignante. Elle se décale légèrement pour faire en sorte que sa mère ait la vue dégagée et qu'elle puisse atteindre l'animal sans problème
Al 'Кα recule à son tour, Inyanga Powa ... leur destin est dans son souffle
Al 'Кα reculait
vers la sortie, attendant que la flèche frappe et que l'animal lentement
tombe à terre
Asya pendant ce temps prend une fiole qu'elle ouvre et sent puis repose, visiblement ce n'est pas ce qu'elle cherche, puis en saisi une autre et répète son geste. Cette fois ci ça semble bon, elle la garde en main pour la suite du soin. Il s'agit de copaïba, onguent huileux orange foncé très odorant. Elle l'avait reconnu tout de suite "va empêcher que mal entre dans larl, aider blessure à se réparer sans que le chaud vienne" se préparant à joindre le geste tout en parlant
Ash'een'aali prie pour un coup de pouce des esprits quand elle voit la trajectoire de la fléchette mal engagée, peut-être est-ce le mouvement d'Asya qui aura fait subtilement réagir le félin qui a vriller pour finalement se prendre le projectile qui se fiche dans l'épaule et le fera ronfler e quelques Ehn, godmod powa
Al 'Кα soupire... Soulagé... une caresse est faite sur l'épaule de l'Inyanga pour la féliciter. Sa confiance est absolue et il s'éloigne en laissant les deux Kikes gérer le soin de la bête, Al‘ka sera là pour le réveil et le contrôle de l'animal le lendemain
Asya fixe la bête qui commence à perdre connaissance. Une fois qu'elle est sure qu'elle roupille, elle s'assure une dernière fois que la plaie est propre, ce qui est le cas, puis ouvre la fiole et déverse de l'onguent sur le dessus de sa main imitant le geste que sa mère avait fait pour elle, peut commencer à l'appliquer dans les chaires meurtries sanguinolentes
Ash'een'aali se serait bien faufilée auprès d'Asya pour l'aider maintenant, mais Ash constatait qu'elle se débrouille parfaitement, puis peut être que son ventre ne passe pas l'interstice entre les roches qui la mènerait près du félin " Kuu’ma vivra, si esprits veulent, à son réveil on lui donnera nama, et les mutins remèdes
Asya acquiesce d'un signe de tête mais avant de répondre, attrape les feuilles qu'Ash avait fait passer avec les fioles et l'eau, puis commence à les chiffonner pour en faire un cataplasme. Elle se souvient à nouveau qu'Ash avait Fait comme ça pour sa griffure et espère qu'elle fait bien ce qu'il faut. Elle se dit qu'ainsi la plaie commencera un peu à guérir et on évitera peut être l’infection, sûrement même se dit-elle, ayant pleine confiance dans les préparations de sa mère
Ash'een'aali songe à son mâle qui lui aussi aura besoin de ses remèdes, en espérant devoir éviter la fléchette tranquillisante
Asya ramasse l'outre d'eau et les fioles, puis revient vers sa mère. Pour le moment elle ne voyait pas quoi faire d'autre. La bête se reposait et elle allait en faire de même car la journée de demain avec cet imprévu allait sûrement être chargée, entre les pièges, son père et maintenant le larl.
Asya fixe sa mère : "Mama va dormir avec Ate, moi je dormirai dehors, ici devant rochers pour veiller sur Larl" Puis elle baisse son regard sur le ventre rebondit avant de reprendre "Mtoto arrive bientôt?"
Ash'een'aali
sourit " Asya prudente s'il se réveille, yebo ?" elle baisse le
regard sur son ventre et opine doucement du chef, il devait rester un cycle
lunaire tout au plus.
Asya sourit à sa mère d'un air rassurant mais aussi ravie d'apprendre que bientôt elle aura un frère ou une sœur "Mama pas 'inquiéter Asya sera prudente, comme toujours" Elle arbore un air malicieux après ses derniers mots. Puis semblant redevenir sérieuse 'Atte et toi avez trouvé noms pour m’toto?"
Ash'een'aali passe une main légère qui effleure à peine le bas de son ventre " Son nom lui viendra des ancêtres, il y aura cérémonie, mais Asya verra avant, pour le m'toto de M'wana" L'enfant n'aurait pas de nom les premiers temps de sa vie, le nom était un pouvoir et à la fois un moyen d'attendre celui qui le porte, ne pas en donner tout de suite était une sorte de protection " Mama te racontera, à sa naissance pourquoi "
Asya sourit et acquiesce puis embrasse sa mère "Yebo. Asya aller chercher fur pour dormir" puis elle s'éloigne vers le feu pour se servir, puis revient et s’installe à droite de l’entrée, dans les herbes, histoire que si la bête arrive à sortir elle ne la voit pas, ou du moins pas tout de suite
---------- Le lendemain ----------
Asya avait passé une partie de la nuit à veiller l'animal. Évitant de l'approcher, vérifiant juste de loin que tout avait l'air d'aller. Sur le matin pour essayer de garder la bête sous contrôle, l'effet de l'anesthésiant n'allant pas tarder à disparaître, elle avait mis un peu dans le récipient d'eau un peu de calmant pour qu'il continue à être un peu assommé et détendu. Puis après avoir vérifié que tout allait bien, elle s'était mise en route, comme tous les jours vers la même heure, pour aller relever les pièges de l'Inkosi
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