Chaque kiume, kike se préparent à ce rituel si particulier, les dagues sont affutées, les peintures de guerre couvrent peu à peu les corps fébriles, exaltés par la chasse.
Les hunter, chasseurs émérites, remplissent leurs carquois de flèches, scrutent la jungle, repèrent le terrain et visualisent l'homme blanc victime de la sauvagerie mamba.
Les wanawake, plument les vulos, afin de se parer de leurs atours. Une miriade de couleurs s'élèvent dans le camp. Chaque participant venant couvrir son corps de pigments tout aussi éclatants.
L'akicita donne ses consignes, il a repéré un kiume blanc errant non loin de là, son sourire cruel en dit long sur ces envies de le voir mort. Il trace des lignes sur le sol pour diriger les mambas sur la proie afin de ne lui laisser aucune chance.
Les inkosis quand à eux, se concertent dans leur hutte, ils admirent leur fière tribu qui se prépare à fondre sur cette victime qui ne s'attend pas à mourir aujourd'hui.
L'alerte dans le camp est sonnée, la chasse peut démarrer.
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Tous les chasseurs courent hors du camp entamant leurs cris de guerre, avant de devenir totalement silencieux, furtifs quand la proie est repérée.
Ils se tapissent dans la végétation, hument les odeurs, peu à peu ils encerclent la victime qui ne les a pas encore repérés tant ils sont camouflés.
L'excitation de la chasse est palpable, les sourires de cruauté sanguinaires s'affichent sur certains visages, les hunter plus en avant rampent sur le sol, pour se rapprocher de l'animal humain.
L'homme perdu s'abreuve auprès d'une rivière, il ne perçoit pas encore ce qu'il attend mais se méfie du danger, le schendi est près à l'engloutir dans les ténèbres. Il tourne la tête croyant avoir entendu un bruit, mais il s'agit d'un animal dans les feuillages.
L'akicita émet un cri d'oiseau pour signifier aux mambas de se préparer à attaquer. Les visages se ferment un instant, puis les crocs s'affichent, cette mâchoire si particulière dont certaines dents ont été offertes.
Le peuple tharlarion est prêt, et c'est seulement au geste des inkosis, que la meute se ruera sur la victime qui sent un courant d'air glacial lui parcourir le dos. Il aperçoit cette masse lui foncer dessus, les hurlements de bête lui faisant prendre ses jambes à son cou.
La traque commence, la proie court de toutes ses forces à travers la jungle qui ne le laissera pas vivant. La peur envahit le visage de l'homme, il sait que c'est finit pour lui, les hunter le suivant de près, il esquive une flèche puis deux, mais se retrouve à nouveau encerclé.
Il voit défiler sa vie devant ses yeux, quand l'akicita saute sur lui dague à la main, il tente de lutter pour sa vie, mais la meute est trop puissante, sans aucune pitié. Les flèches atteindront leur but, du liquide carmin giclant en tout sens. Il sera amené vers le camp pieds et poings liés dans un fracas de cris bestiaux.
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La proie encore vivante attachée, trainée par les hunter vers le camp est placée dans le lieu central où le feu brise l'humidité ambiante.
Les kike ont tout préparé pour la cérémonie, des lueurs morbides coulent dans leurs yeux, elles s'assurent que la victime ne puisse s’échapper. Un couteau trône là, il sera l'arme qui achèvera la victime.
Les voix des inkosis s'élève, ils font face au captif qui tente de ne pas mourir de peur face à cette onde sanguinaire. Il détaille les faciès des deux alphas, immenses, puissants, impitoyables.
L'akicita avide de mort viendra titiller de sa lance le corps du pauvre supplicié, on voit la perversité dans son regard. Le chef de guerre savoure le rituel sacré.
La Sangoma, spirituelle de la tribu s'avance, offrant à peine un regard à la victime, elle prie les esprits qui sont honorés ce soir, elle tourne autour de la proie silencieuse et recueillie.
La M'wana, sage d'entre les sages, s'avance ornée de sa couronne de plumes, elle adresse un regard compatissant à la victime qui ne sait plus ou donner de la tête. Il va mourir ce soir, il le sait et finit par crier qu'on l'épargne.
Mais personne n'accède à ses supplications, les visages se ferment quand un inkosi tend le couteau à l'autre, un ordre silencieux est donné, et l'akicita se place dans le dos du futur sacrifié pour le tenir, tête en arrière gorge offerte lui murmurant quelques mots.
Il lui explique, qu'il va mourir pour honorer les esprits car il est un askari fort et qu'il a été choisi. Que son cœur puissant distillera la force aux mambas, leur permettra de survivre.
Les deux alphas hochent la tête, quelques phrases racontant l'honneur fait à cet homme lui sont offertes, puis dans un geste fluide presque suspendu, l'inkosi tranche la gorge du sacrifié qui meurt rapidement dans un gargouillis de gorge.
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Le corps gisant là tombe, et des hurlements de joie brisent le silence du recueillement "ayayayay".
L'alpha qui tient le couteau le transmet à l'autre Inkosi . L'heure est venue et la lame déchire la poitrine de l'homme mort en sortant le cœur presque battant. Celui ci est mordu, chacun prenant la force du sacrifié puis le transmet à son voisin dans l'ordre hiérarchique d'Inkosi a Pledge .
La danse peut reprendre, la liesse, le gout du sang, dans les bouches...les wanawake se mettent a onduler autour du supplicié qui honore les esprits.
Les hunters sortent les congas qu'ils battent de leurs larges mains pour insuffler le rythme, et toute la tribu se mettra en mouvement, tandis que l'akicita découpe la tête du mort qui sera mise au bout d'une pique.
Le corps étêté sera placé au milieu des convives qui fêteront cela dignement, en hurlant leurs cris de joies, en entamant des danses endiablées, les kike montrant toute leur féminité, leur sauvagerie.
Même les férals, mi homme, mi bêtes se joindront à la partie, certaines femelles assurant le spectacle de leur animalité, poussant des grognements pour exhorter les inkosis à leur donner le reste du cœur.
Une long ballet autour du supplicié, de kike plus belles et plus sauvages que jamais, met le feu à cette atmosphère électrique. Elles dévoilent leurs forment sensuelles, envoutent les cœurs des kiume excités par la tuerie.
La danse se transforme en transe, les sons des congas frappant jusqu'au bout de la nuit, les corps luisant des femmes totalement désinhibées, offre le spectacle de toute la beauté du schendi.
Des fumées hallucinogènes, résultantes d'herbes jettées dans le feu par la sangoma, augmentent la transe, les corps se déchainant d'autant plus que les vibrations des percussions s'accélèrent.
On a l'impression que ce tourbillon ne s’arrêtera jamais.
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